Le 19 avril 2025, l’émission Une Chambre à Soi proposait un numéro pour parler de musique et l’équipe m’a invité•e à cette occasion pour échanger avec Balicke, Mialy Music et Bazar des Fées. Nous avons parlé de bien des sujets et Mialy nous a interprété quelques reprises de son cru.

L’émission complète est accessible depuis la chaîne Twitch d’Une Chambre à Soi, mais voici les questions/réponses que j’avais préparées en amont :

Quand avez-vous commencé la musique ?

J’ai commencé la guitare au lycée, vers 1995, sèche d’abord, puis électrique. J’ai eu 2 groupes de métal au lycée, un groupe à la fac et beaucoup de projets solo. J’ai arrêté un peu la musique après la mort de ma mère qui était ma fan N°1. J’ai repris ensuite grâce à Résonances.

Je n’ai jamais appris la musique académiquement, je n’ai même pas vraiment de théorie. Ce que j’ai c’est une bonne oreille et des milliers d’heures d’écoute active pour essayer d’assimiler des schémas qui fonctionnent, des qualités sonores.

Qu’est-ce qui vous a poussé à partager cela sur Internet ?

J’ai publié de la musique en ligne dès que ça a été possible, via myspace d’abord, puis Jamendo qui proposait notamment des licences Creative Commons puis sur Bandcamp et enfin sur les plateformes de streaming. Il y a quelque chose de l’ordre de la postérité à publier sa musique, que des gens l’écoutent ou non. Il y a aussi l’aspect full package qui me captivait : musique, clips, cover arts, campagne de communication, label indé…

Avec Twitch, à la base faire de la musique en stream c’était un moteur de motivation, pour me forcer à aller au bout de projets, avoir du feedback et confronter ma musique à autre chose que ma propre opinion.

Si vous streamez de la musique, à quoi ressemble un stream musical ?

Un stream musical c’est d’abord une personne qui vous explique en détail son process et ses inspirations ou vous fait écouter plein de presets avant de se rendre compte qu’il n’y a pas de son. Ensuite pour moi ce sont de longs moments de répétition où je shape mon son à mon goût

J’ai une méthode de travail additive/soustractive, je bâtis des blocs uniformes aux voix multiples, puis je taille dedans en enlevant des parties entières ou de petits segments (drops, breaks, glitches…). Ce n’est pas si loin de la sculpture quelque part.

Je fais aussi occasionnellement des streams d’écoute de musique avec les recommandations du chat et les miennes, on parle de musique, d’anecdotes, on s’instruit et on découvre. Ca maintient une certaine variété d’écoute qui va à contre-courant de ce que poussent les plateformes de streaming aujourd’hui, plutôt abreuver de contenu déjà apprécié. Confronter c’est goûts, c’est aussi les varier.

Quelles sont vos sources d’inspiration ? Vos styles préférés ?

L’électro et le métal bataillent depuis longtemps dans mon esprit pour gagner mon coeur, mais la vérité c’est que les genres c’est un peu de la merde. Ca cloisonne énormément l’expérience musicale ainsi que ses aspects sociaux. Si le phénomène d’appartenance a un certain mérite, il n’a d’égal que le gatekeeping présent dans absolument tous les mouvements.

Quand je compose, selon les styles, je me retrouve souvent dans des influences très forts que je porte depuis longtemps et qui font partie de l’ADN de ma musique que je le veuille ou non, Massive Attack, Bear McCreary, Thomas Newman. La KPOP et notamment à peu près tout ce qui sort de chez Riot est aussi une référence en termes de qualité de production.

Quels sont vos meilleurs souvenirs musicaux ?

Mon premier concert dans ma petite ville (et les répétitions avec ce groupe)

Les Smashing Pumpkins en 1999 à Bercy

Massive Attack en 2019 pour les 21 ans de Mezzanine

Chaque collaboration avec des ami•es

Si vous ne streamez pas que de la musique, observez-vous des différences entre les streams musique et les autres ?

Je streame de façon assez irrégulière donc c’est peut-être une impression mais en tout cas, je pense avoir un peu moins de monde sur la musique, mais des gens qui restent plus longtemps. Globalement je trouve que les streams musicaux sont assez propices au coworking